Thérapie génique

L'utilisaton de gènes comme médicament s'appelle "La thérapie génique". Beaucoup de maladies sont concernées par cette approche thérapeutique: certaines maladies génétiques, bien sûr, mais aussi des maladies acquises comme le cancer, le SIDA ou les maladies cardio-vasculaires.

La chirurgie répare les gènes

    De microscopiques substances sont envoyées dans notre génome pour y jouer les chirurgiens moléculaires traquant les mutations délétères: voici l'exploit que réalisent les tout nouveaux outils de thérapie génique. A la clé ? Des traitements contre nombre de maladies, dont le sida et le cancer...

    La technique consiste  à réparer un gène malade plutôt que de le remplacer, c'est l'objectif,élégant et ambitieux, de tout un ensemble d'approches dites de " chirurgie"  de gènes. Cette discipline, née il y a moins de dix ans mobilise des équipes de recherche partout dans le monde. Certes, depuis vingt ans, avec la thérapie génique classique, les chercheurs ont misé sur l'échange standard d'un gène déficient par un gène sain entier. Des centaines d'essais cliniques ont été menés, principalement dans le domaine des maladies génétiques, des infections et des cancers. Mais leurs succès ne se comptent que sur les doigts d'une main. Les progrès fulgurants dans le criptage des gènes et de leurs mutations ont ouvert une nouvelle ère. Tels des chirurgiens moléculaires, des médicaments peuvent désormais prétendre corriger des bugs génétiques, séléctivement. Les interventions s'effectuent selon les cas sur l'ADN, au coeur  des chromosomes, ou en aval, sur l'ARN messager, ou encore lors de la traduction  de l'informartion en protéine.

    A moyen terme, cette formidable  boîte à outils devrait pouvoir soigner  plusieurs maladies génétiques, mais aussi des cancers ou des infectionsvirales, dont le sida et l'hépatite B.

    Pour l'heure, la majorité des techniques de chirurgie du gène n'en est toutefois  qu'à des phases préliminaires.

Depuis les années 1989, la thérapie génique connait un véritable essor.

Au coeur des 3 techniques de "chirurgie génique"

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Exemple pour la mucovisidose

    Dans les années à venir, cette thérapie pourrait radicalement changer la prise en charge des mucovisidoses à mutation non sens, mais aussi celle d'une fraction non négligeable de myopathies et autres affections génétiques et également de certains cancers. Il faut savoir qu'en France, entre  6000 et 7000 personnes souffrent de la mucovisidose, une maladie due à un défaut du gène CFTR, qui entraîne généralement des symptômes digestifs et respiratoires. 

    Une protéine appellée PTC124 parvient à réparer un bug au moment de la traduction de l'ARN messager. Les mucovisidoses non sens sont dus à une mutation qui engendre un codon stop au milieu du gène, ce qui interrompt la fabrication de la protéine. Donc la protéine sera tronquée et va être mise à la poubelle par le système de contrôle qualité de la cellule, l'intêret de la PTC 124 est qu'elle cache ce mauvais codon stop. Donc en restaurant le processus de fabrication de la CFTR, protéine cruciale de la régulation du transfert des ions chlorure hors des cellules, le PTC doit pouvoir lutter contre les conséquences de la mutation. 

    La mucoviscidose touche 1 enfant sur 2500.L'étude de sa transmission a montré qu'elle est due à l'état homozygote d'un certain gène que nous désignons par m, l'individu hétérozygote Nm, où N désigne le gène normal, est indemne (il est à même de déceler le gène délétère chez eux). On admet que la formation des couples se fait au hasard et que chaque enfant hérite à sa naissance d'un allèle de chaque parent, chacun d'eux étant choisi au hasard.On suppose de plus que pour chaque naissance, la probabilité que le père transmette un allèle m est identique à la probalité que la mère le transmette un allèle m. La probabilité que la mère donne un gène muté est de 1/2 et pareil pour le père. 

    Nous avons ici deux évènements combinés : la transmission (ou non) par le père et la transmission (ou non) par la mère. Chacun de ces évènements a une probabilité de 1/4. Mais comme l'évènement Nm est présent par deux fois (transmis par le père et non par la  mère / transmis par la mère et non par le père), la probabilité Nm est 1/2. Donc la probabilité de porteur sain est 1/2.

  Nous savons que l'incidence de la mucovisidose est de 1/2500 et nous évaluons le nombre de porteurs sains à 1/25. Il faut aussi savoir que la mucovisidose est une maladie récessive, donc les personnes atteintes de cette maladie ont obligatoirement les deux allèles mutés. Mais pourquoi dit-on que 1 personne sur 25 est porteur sain ?

    1/2500 représente la proportion de gens atteints, ils ont donc les deux allèles mutés puisqu'il s'agit d'une maladie récessive. En notant, q la probabilité d'avoir un allèle muté, 1/2500 correspond à q2.

Donc q= 1/50, en appelant p; la probabilité d'avoir un allèle sain, p= 1-q= 49/50. La proportion de porteurs sains correspond à la proportion d'hétérozygotes soit à 2pq=1/25

La porte ouverte à la manipulation de nos gènes ? 

    La biologie moléculaire est en train de franchir une étape cruciale de son histoire, grâce au développement des nouvelles techniques d'intervention dans le génome,ce que nous avons expliqué dans les parties précedentes. Voilà qu'il devient possible d'intervenir avec une précision inégalée dans le génome, de réaliser des couper-coller dans l'ADN, de modifier des ARN durablement, de corriger la synthèse des protéines... 

    Soigner des maladies, les prévenir, voire améliorer l'espèce humaine... Jusqu'où peut aller le génie génétique ? Bien sûr cette question fait débat, on peut lire sur le site internet nationalgeographic.fr des commentaires tel que  "Je sais que je vais me faire critiquer facilement et que mes pensées vont en choquer plus d'un(e) mais ma conscience me dit qu'il ne faut pas toucher au code génétique de tout être vivant, même à des fins médicales, même sous haute protection, parce que l'erreur est humaine.  Des chats, des poules, des singes doivent le rester et évoluer au rythme que la nature leur propose, ainsi je suis pour faire évoluer la médecine dans une autre direction. Et pour vous choquer vraiment je dirais que je préfère mourir en être humain digne de mon code génétique plutôt que de guérir en ayant tué la nature. Car sans elle je n'existerais plus. Ce n'est pas une question d'ordre éthique mais juste une pensé consciente. Si j'ai froissé des porteurs du virus alors je m'en excuse et vous souhaite que les chercheurs vous soignent avec d'autres méthodes, je ne suis pas croyant, je suis juste reconnaissant envers madame nature que j'aime profondément. "  

    Les scientifiques sont confrontés à des problèmes éthiques. Pour la plupart des personnes, l'idée même d'améliorer le génome des générations futures pose un problème, on pourrait créer un individu avec les gènes de résistance provenant de mille autres. Mais les scientifiques ne se démontent pas, attaquer les maladies à leurs origines est un progrès considérable dans le génie génétique.